Le défi ?

Le défi n'est pas de poster une photo par jour... mais de prendre une photo par jour, et ce quelques soient les conditions "photographiques". Tout au moins essayer

samedi 31 août 2013

Chance

Il n'y a pas que des oiseaux au lac.
Il y a aussi les "allaitantes".

A l'opposé de la vache laitière, la vache allaitante passe sa vie au grand air certes, à cumuler les grossesses.

Les petits, appelés broutards, sont, en général, destinés à la boucherie au bout de 18 mois si ce n'est pas 12 mois.

Il peut-donc paraitre curieux que je vous présente le tout premier veau de l'été que j'ai prénommé "Chance".

Il faut dire que son arrivée dans la vie n'était pas gagnée.

Lorsque je suis arrivée ce jour là à mon point d'observation, j'ai tout de suite remarqué que quelque chose n'allait pas.

Les oiseaux avaient déserté l'anse où une vache s'était couchée.
Ce n'est généralement pas bon signe.
Lorsqu'elle s'est relevée, j'ai compris qu'il y avait un problème.

Elle n'arrivait pas à expulser son veau, dont la moitié du corps pendait.
J'ai d'abord cru le petit mort, mais en le voyant redresser sa tête ensanglantée, il n'y avait plus de doute.

Au bout de 5 mns, la situation n'évoluant pas, le petit la tête en bas et la mère désespérée qui tournait en rond, je suis montée jusqu'à la maison de la mère du propriétaire.

Rien n'était gagné, mais elle s'apprêtait à partir. Je lui ai signalé le velage compliqué,  elle a immédiatement prévenu son fils que j'ai croisé sur le chemin retour.

Je l'ai vu arriver jusqu'à la mère, accrocher une corde à la patte du veau... et tirer sans succès.

Je suis partie sur cette dernière image, m'imaginant le pire en voyant l'homme repartir à sa voiture.

Depuis combien temps le veau se trouvait tête en bas ? Encore combien de temps faudrait-il à l'homme pour libérer la mère et le petit ?

En revenant le soir, c'est avec soulagement que j'ai vu le petit tapit dans l'herbe et la mère à ses côtés.

Compte tenu de la couleur rouge de sa robe, j'ai crains pour elle.

Le lendemain, lorsque j'y suis retournée, la mère et le petit avaient bougé de 10 mètres. Ce qui n'est jamais bon signe lorsqu'un troupeau se déplace pour se nourrir.

Deux jours plus tard, le we passé... je ne pus que constater l'absence du veau et la mère, désemparée, qui n'avait pas quitté l'anse, le nez au vent, en direction de la ferme.

Trois jours durant, elle est restée là... les pis énormes laissaient craindre une mammite. Le corps a moitié immergé dans l'eau pour soulager les douleurs qui devaient être les siennes, elle  restait ostensiblement dans l'anse.

Le quatrième jour, la mère avait disparue. S'était-elle résignée ?
J'ai scruté tout le troupeau pour l'apercevoir et Ôh surprise, un petit veau !
Etait-ce lui ? Ou un autre nouveau né.

C'est aux pis de sa mère que j'ai compris que ce petit veau était bien celui qui avait si mal commencé ses premiers moments dans la vie !

Je l'ai baptisé "Chance", sans réfléchir, même si son destin tout tracé restera tragique !

Le voici aujourd'hui !



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